Traversées
TRAVERSÉES N.Hamza, R.Letellier, R.Rudat (peinture)
Exposition du 19 au 25 novembre
au Fil Rouge Vernissage : samedi 24 novembre dès 18h
Nordine Hamza J’aime aussi la peinture parce qu’elle sèche. Et quand elle sèche, elle se transforme. Elle est vivante. Et quand on rentre chez soi, c’est un peu comme si l’on retrouvait une amie, une compagne. Quelqu’un que l’on est heureux de retrouver. A qui l’on pense dans le métro, et au café, et en marchant. J’ai regardé cet après-midi les tableaux de Klimt. Question de la reproduction de la réalité, de la copie, de l’invention. Trois tableaux m’entourent à cette heure et juste au moment où je me suis mis à la fenêtre, quelques gouttes sont tombées. Un voisin fume une cigarette blonde.
Richard Letellier Il n’y a pas si longtemps que ça que je peins, que je me laisse aller aux surprises que nous offre la peinture. Cette expérience de découverte je la dois à l’atelier du peintre Olivier Wahl pour l’association « le temps de peindre ». La peinture il faut la laisser cheminer, elle nous prend par la main, par les yeux, par nos passions, par notre accueil essentiel. C’est pour ça que souvent on se sent léger à peindre… Le même mouvement m’anime quand je dessine, quand le dessin vient vers moi. Là, les formes du Monde sont plus présentes il me semble, pour ce que je réalise à ce jour en tous cas. Salut à vous qui regardez et qui prendrez un tout autre itinéraire que le mien, que je ne saurai retrouver du reste : nul petits cailloux bien sages de petit Poucet égrainés dans la promenade en forêt de la peinture……
Richard Rudat Peindre comme une promenade où chaque pas compte pour lui-même. Nulle impatience, personne n’est pressé d’arriver. Chaque coup de pinceau possède ainsi une forme de vérité naturelle : l’authenticité des vagues qui roulent mais ne suivent aucune intention, celle des branches qui dansent mais ne dessinent rien – c’est toujours le souffle du vent, invisible, venant de nulle part, partout à la fois.En toute présence, plus le peintre s’efface derrière son geste et moins il trahit l’image qui apparaît. Celle-ci se révèle alors progressivement, coup de pinceau après coup de pinceau. Quasiment intacte. Révélant ici le souffle invisible de toutes choses, venant de nulle part, partout à la fois. Shitao dans Les Propos du moine Citrouille-Amère évoque l’Unique Coup de Pinceau, parce qu’on ne peut vivre qu’un coup de pinceau à la fois, qu’un pas à la fois, qu’un instant à la fois. Mais ce qui se manifeste alors est exactement à sa place. Comment ne pas manquer l’Unique Coup de Pinceau ? L’authenticité du geste qui ne suit aucune intention, celle des pas d’un promeneur bien présent dans ses pieds. Révélation progressive de l’image, comme une vague qui se forme, forte et cohérente, entière dans sa manifestation, sans séparation avec l’univers entier.
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